Le projet d’assainissement au bruit routier des routes communales de la Ville de Fribourg (voir communiqué du 11 septembre 2020) va de l’avant. En septembre 2020, le Canton avait publié le projet de sa décision sur le concept d’assainissement. Phase suivante de la procédure, la DIME (Direction du développement territorial, des infrastructures, de la mobilité et de l’environnement, anciennement DAEC) publie ce vendredi la décision d’assainissement du bruit routier dans la Feuille officielle. En parallèle, le Service des ponts et chaussées (SPC) publie les mesures de signalisation d’abaissements de vitesse. Canton et Ville collaborent étroitement dans ce dossier : si la compétence pour les décisions citées ci-dessus incombe au Canton, c’est la Ville qui a élaboré le projet d’assainissement et qui appliquera les décisions.
Deux fois moins de personnes touchées
Le droit fédéral demande à la Confédération, aux cantons et aux communes d'assainir leurs routes respectives, en privilégiant les mesures à la source que sont prioritairement la pose de revêtement phonoabsorbant et les abaissements de vitesse, afin de réduire les nuisances liées au bruit routier. Avant assainissement, quelque 7350 personnes et 313 bâtiments sont exposés à un dépassement des valeurs limites d'immission (VLI) ou même des valeurs d’alarme (VA). Après assainissement, en combinant la pose de revêtement et les abaissements de vitesse, ce chiffre sera divisé par deux : quelque 3800 personnes ne seront plus exposées à un dépassement, alors qu’environ 3'500 personnes et 144 bâtiments resteront touchés, mais de manière réduite. Il n'y aura plus aucun dépassement des valeurs d'alarme. Côté investissements, la Ville de Fribourg aura consacré plus de 6 millions de francs à la mise en œuvre de mesures de protection contre le bruit. Partout où cela a été nécessaire et possible, des revêtements phonoabsorbants ont été posés de manière anticipée dans le cadre des travaux sur le réseau routier communal.
Abaissements de vitesse
En sus de la pose d’un revêtement spécifique, une limitation de la vitesse de 50 km/h à 30 km/h est prévue sur 26 axes. La mesure comprend la mise en zone 30 km/h sur 17 axes routiers.
Ces abaissements de la vitesse qui permettent la fois d’assainir au bruit routier, de garantir une cohérence du réseau et de limiter les reports de trafic indésirables, s’inscrivent dans un concept général qui tient notamment compte de la hiérarchie du réseau routier, de la nécessité de préservation des quartiers du trafic de transit. Le détail des axes routiers est visible sur le site de la Ville.
Qualité de vie améliorée
Un abaissement de la vitesse a de nombreuses répercussions positives pour les citoyennes et citoyens. Outre l'objectif principal de protection contre le bruit, la sécurité et la qualité de vie s'en trouveront améliorées, tout comme la cohabitation sur le réseau routier entre véhicules motorisés et modes de déplacement doux. Il ouvrira également la possibilité de requalifier les rues en limitant leur gabarit.
La date à laquelle les mesures pourront être mises en œuvre dépendra de la suite de la procédure. Actuellement, un délai de 30 jours est accordé pour un éventuel recours auprès du tribunal cantonal.
- Le bruit routier, un danger pour la santé
- La Confédération évalue à 800 millions de francs par année le coût du bruit occasionné par le trafic et pour la plus grande part par le trafic routier. L'assainissement au bruit routier est ainsi un défi majeur tant pour la Confédération et les cantons que les communes. En effet, selon l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), une personne sur sept, en Suisse, est exposée à un bruit nuisible ou incommodant à son domicile en journée, et une sur huit la nuit. Le bruit induit des coûts externes importants et peut notamment entraîner des conséquences durables sur la santé: stress, fatigue chronique ou difficulté à se concentrer. Il induit par ailleurs des moins-values immobilières estimées à plusieurs centaines de millions de francs par année. La législation fédérale sur la protection contre le bruit définit des valeurs limites d'exposition au bruit routier à respecter et exige que les routes provoquant des dépassements de ces valeurs soient assainies, dans la mesure où cela est réalisable, au moyen de mesures proportionnées, en priorisant les mesures à la source que sont les revêtements phonoabsorbants et les réductions de vitesse qui sont considérées par le Tribunal fédéral comme une mesure efficace et peu coûteuse pour obtenir une réduction significative du bruit routier.