Avant d’attaquer un copieux ordre du jour, le Conseil général a élu son praesidium pour la période du 10 mai 2022 au 9 mai 2023. Elle a porté Mario Parpan (CG-PCS), actuel vice-président, à la fonction de président du Conseil général et Sonja Gerber (PS) à sa vice-présidence. Marine Jordan (PS) a endossé la présidence de la Commission financière (Cofin). Enfin, Claudine Sautaux (Le Centre-PVL) est entrée au Conseil général en remplacement de Bernhard Altermatt.
Dissolution de la Commission de fusion
L’assemblée s’est ensuite prononcée sur la dissolution de la Commission de fusion. Formée en 2011, celle-ci avait pour but de promouvoir le projet de fusion, en soutien du Conseil communal et des Commissions de fusion des communes alentour. Comme le projet de Grand Fribourg a été refusé par la majorité des communes du périmètre, ladite Commission « n’a plus de sens et va à l’encontre du vote populaire », a noté son président Raphaël Casazza (PLR). Ainsi, la dissolution de la Commission de fusion a été acceptée par 65 voix pour, une contre et 3 abstentions.
Achat d’un joyau patrimonial
Au point 7 de l’ordre du jour figurait l’achat de la parcelle abritant le musée Gutenberg, pour une somme de 5'516'500 francs. Cet édifice, en plein cœur du quartier du Bourg et d’une valeur patrimoniale inestimable, est mis en vente par son propriétaire, Viscom, l’association patronale de l’industrie suisse des arts graphiques. Le Conseil communal a avancé des pistes pour l’exploitation future de ces espaces, mais une seule certitude : le musée va fermer. « Une pesée d’intérêt a été faite et c’est une utilisation publique de cet édifice qui a primée. », a soutenu Marine Jordan (PS), au nom de la Cofin. Elle a salué la transaction, tout en regrettant que le message chiffrait de manière peu précise le montant nécessaire aux travaux de sécurisation du lieu. En effet, malgré le très bon état de conservation, des interventions sont nécessaires. Cette inquiétude était partagée par certaines fractions. Thierry Steiert, syndic de la Ville, a précisé que sur l’enveloppe prévue de 5.5 millions pour les travaux (en sus du montant d’achat), deux millions allaient être assurément déboursés. Le reste ne le serait pas forcément. Les groupes ont également répété leur volonté de voir ces espaces dédiés à une utilisation d’intérêt public. Seul contre l’assemblée, Claudio Rugo (parti des artistes) a refusé cet achat, par égard pour les artistes : « L’édifice a une belle carcasse », mais l’aménagement intérieur est inadapté à la pratique de la musique, selon lui. Le Conseil général a plébiscité l’achat du bâtiment abritant le musée Gutenberg par 68 voix pour et une contre.
Une simplification qui ne convainc pas
La gauche a fait parler sa majorité en renvoyant le message sur les modifications des droits de superficie accordés aux sociétés Nordmann Immobilier SA et Nordmann & Cie SA. Ce texte, très technique, avait pour but de fixer des nouvelles modalités des droits de superficie distincts et permanents accordés par la Ville de Fribourg aux deux sociétés. Actuellement, pas moins de 10 actes notariés lient la Ville au groupe Nordmann. La situation étant complexe et péjorant la bonne marche de certains projets, le Conseil communal en présentait une simplification. Par ailleurs, il demandait de prolonger le droit distinct et permanent DDP accordé au groupe Nordmann jusqu’en 2084 (initialement 2052). A contrario le DDP du restaurant Gemelli a été ramené à 2036 au lieu de 2052.
Les groupes PLR et Le Centre-PVL ont montré leur soutien à l’Exécutif, voyant dans ces opérations une chance pour le développement du centre-ville. Or, le Message n’a pas séduit les autres fractions: Alicia Schaller (Vert·e·s) a regretté le manque « d’information, de clarté et de transparence quant à la stratégie politique », Nadège Piller (PS) aurait souhaité connaître les avantages sur l’aménagement et la mobilité de ces changements de régime. Pascal Wicht (UDC) a lui demandé des arguments plus convaincants. Laurent Dietrich, conseiller communal directeur des Finances, a tenté de les persuader : « le Conseil communal soumet la seule et unique proposition possible. Celle-ci est en conformité avec l’aménagement et, sur le plan financier, les négociations ont abouti à une meilleure situation qu’auparavant. Renvoyer ce message équivaudrait à revenir à la situation antérieure et à dégrader ainsi les potentiels financiers futurs de la Ville. » Ses arguments n’ont pas fait mouche : le message a été renvoyé par 32 voix pour, 22 non et 10 abstentions.
Davantage de place pour les déchets
Le Conseil général était également appelé à se prononcer sur l’engagement d’un montant de 6.5 millions de francs pour l’aménagement du dernier casier de la décharge de Châtillon. Le but : y stocker une partie des matériaux de l’assainissement du site de la Pila, notamment. « Cette construction est nécessaire tant la décharge est pleine », a fait remarquer Marine Jordan( PS). En termes financiers, ce casier est « une mine d’or » : sa rentabilité sur dix ans est estimée à 43-44 millions (hors coût d’exploitation). Les groupes ont accueilli favorablement ce crédit. « Il s’agit d’une des rares poules aux œufs d’or de la Ville », a souligné Raphaël Casazza (PLR). Néanmoins, certaines fractions ont exprimé leur préoccupation face à la problématique générale de la gestion des déchets et ont demandé à ce que la Ville entreprenne des actions concrètes pour les réduire et les valoriser. Andrea Burgener Woeffray, conseillère communale directrice de l’édilité, a rappelé qu’un concept communal sur le traitement des déchets était en développement. Le Conseil général a accepté le crédit à l’unanimité des 56 membres présents.
Affirmer son soutien aux victimes de la guerre en Ukraine
Le Conseil général a également adopté une résolution intitulée « Résolution de soutien aux victimes de la guerre en Ukraine » déposée conjointement par tous les groupes.