Mario Parpan (CG-PCS) et Sonja Gerber (PS), nouveau praesidium du Conseil général, ont mené leur première séance. Dans son discours inaugural très applaudi, le président s’est notamment désolé de la guerre en Ukraine et des nombreux autres conflits dans le monde. Il a souligné l’importance du dialogue constructif et démocratique qui règne au sein du Parlement communal : « Maigre contribution à un monde meilleur, il s’agit néanmoins d’un fragile semis de respect mutuel qui montre une alternative à l’imposition d’intérêts par la force. »
Dans un autre registre, des félicitations ont été adressées à Elfic Fribourg et Fribourg Olympic, les deux clubs phares de basket de la ville, qui ont chacun gagné la totalité des titres en jeu cette saison. Le président a également annoncé le refus, par le Bureau du Conseil général, du transfert au Centre d’Ibrahim Berisha, élu sur la liste socialiste. Il siège dès lors en tant qu’indépendant. En outre, Pierre-Alain Perritaz (PS) remplace Simon Zurich (PS), qui a démissionné du Conseil général, au sein de la Commission de l’édilité, des constructions et des infrastructures.
Un bénéfice historique validé
Juste avant de s’attaquer au plat de résistance de la séance – les comptes 2021 de la Ville – le Conseil général s’est intéressé à un message technique traitant des imputations salariales sur les projets d’investissement. Il a validé par 64 voix contre 1 (0 abstention) le crédit additionnel de 729'000 francs permettant d’appliquer ce mécanisme comptable aux investissements passés et qui apporte un gain de transparence dans la gestion des heures de travail des chefs·fes de projets.
En préambule de l’examen des comptes 2021, le Conseil général a formellement pris acte du rapport de gestion 2021. Sa nouvelle mouture – plus courte, plus lisible et davantage illustrée – a plu aux élu·e·s. À l’instar de la présidente de la Commission financière (Cofin), Marine Jordan (PS), qui s’est aussi réjouie de la disponibilité, pour la première fois, de l’intégralité du rapport en allemand
Les comptes 2021, qui présentent un bénéfice historique de 37,1 millions de francs s’expliquant en grande partie par des recettes fiscales bien supérieures à celles prudemment budgetées en temps de pandémie, ont fait réagir de façon diamétralement opposée la gauche et la droite de l’échiquier politique. Le budget prévoyait en effet une perte de 2,8 millions de francs. En préambule, Marine Jordan s’est réjouie au nom de la Cofin de ce résultat inattendu, « permettant ainsi une marge de manœuvre confortable et des possibilités de réaction rapide selon l’évolution du contexte sociopolitique et sanitaire des prochains mois ».
Autre son de cloche du côté du groupe PLR, par la voix de David Krienbühl, qui avouait s’être demandé si la virgule était placée au bon endroit. « Le constat est donc sans appel et sans ambiguïté. La Ville de Fribourg continue à encaisser beaucoup trop d’impôts. » Incrédulité et déception également dans la bouche de Pascal Wicht, rapporteur pour le groupe UDC : « Nous nous sommes toutefois vite rendu compte que non, cet écart n’était pas dû à une gestion des deniers publics qui serait, par miracle, devenue parcimonieuse. Loin s’en faut. » Simon Murith (Le Centre/PVL) n’en pensait pas moins, lui pour qui ce résultat réalisé par la Commune est « extraordinaire, indécent, obscène ». Il a d’ailleurs ajouté : « Car non, il n’y a rien ni de réjouissant ni de social à un tel bénéfice, alors que l’on perçoit un impôt sur la base d’un déficit budgétaire de 2 millions de francs. » Forts de ce constat, les partis de droite ont déposé deux propositions communes visant à réduire le taux d’impôt pour les personnes physiques et morales, qui seront traitées ultérieurement.
À gauche, la lecture du résultat 2021 est tout autre. Les Vert·e·s y voient « l’opportunité de soutenir et de lancer de nouveaux projets qui sont importants et nécessaires pour nos habitants, notamment pour la protection du climat, la biodiversité et l’environnement », ainsi que l’a estimé Valentine Mauron. Elle s’est néanmoins inquiétée de la non réalisation de certains investissements et du report de projets. Samuel Jordan (PS), pour sa part, a rappelé que « notre ville n’est pas la seule à avoir eu des comptes plus avantageux. La majorité des communes fribourgeoises, tous bords politiques confondus, se frottent les mains. » Et d’ajouter que « ce bon résultat est également dû à une tenue adéquate du ménage communal ». Rapporteur du groupe CG-PCS, Maurice Page a appelé à la prudence. « L’avenir reste malgré tout incertain. Tabler sur la stabilité à moyen et long terme tout en répondant mieux aux attentes de la population doit rester l’objectif prioritaire pour le Conseil communal. » Au final, les comptes ont été approuvés à l’unanimité des 61 membres présents·es du Conseil général, sans abstention.
À noter que les élus·es ont également dû se prononcer sur un message relativement complexe traitant du rachat de la part des investissements de la Ville pour le concept énergétique du site de St-Léonard, évitant ainsi le paiement d’un taux d’intérêt dû à Groupe E. Là aussi, c’est à l’unanimité (59 oui, 0 abstention) que le Conseil général a donné son feu vert à l’opération chiffrée à 1,75 million de francs.