Le canton de Fribourg doit veiller au respect de la protection contre le bruit sur les réseaux des communes. Dans ce contexte, il va mettre en consultation un projet d'assainissement au bruit de la ville de Fribourg, qui vise à améliorer la qualité de vie des citoyennes et citoyens tout en préservant la cohérence du réseau routier. La Ville de Fribourg a posé depuis 2011 des revêtements phonoabsorbants sur une partie de son réseau et prévoit de limiter la vitesse à 30 km/h sur tous les tronçons de route où cela ne suffit pas pour respecter les valeurs limites de bruit. Elle prévoit par ailleurs les mêmes limitations sur des tronçons intermédiaires et des trajets alternatifs, pour éviter des reports de bruit.
Le bruit routier occasionne des coûts importants pour la santé. C'est pourquoi le droit fédéral demande à la Confédération, aux cantons et aux communes d'assainir leurs routes respectives, en privilégiant les mesures à la source que sont prioritairement la pose de revêtement phonoabsorbant et les limitations de vitesse. Le canton doit entreprendre les travaux nécessaires sur ses propres routes et veiller au respect de la protection contre le bruit sur les réseaux des communes. Dans ce contexte, il va mettre en consultation un projet d'assainissement au bruit de la ville de Fribourg, qui vise à améliorer la qualité de vie des citoyennes et citoyens de la ville tout en préservant la cohérence du réseau routier.
Dans l'objectif d'assainir ses routes, la Ville de Fribourg pose depuis plusieurs années un revêtement phonoabsorbant sur divers tronçons routiers du territoire communal, pour un total de près de 12 km jusqu'à présent. La limitation de la vitesse à 30 km/h sur une partie du réseau routier communal viendra compléter le dispositif de protection contre le bruit, afin de réduire le nombre de personnes et de bâtiments exposés à un dépassement des valeurs limites.
La Ville de Fribourg a identifié une dizaine de tronçons où la vitesse maximale pourrait être limitée à 30 km/h: une mesure simple, efficace et peu coûteuse pour rendre le trafic routier moins bruyant et respecter les valeurs limites. Elle a ensuite analysé, sous l'angle de la mobilité, les autres axes sur lesquels un abaissement de la vitesse serait bénéfique, soit parce que la vitesse effective enregistrée est déjà inférieure à 50 km/h, soit pour assurer la cohérence du réseau routier et éviter des reports de trafic. Dès l'entrée en vigueur de ces abaissements de vitesse, 75 % du réseau routier de la Ville de Fribourg devrait ainsi être limité à 30 km/h, de jour comme de nuit.
Sécurité et qualité de vie
Avant assainissement, quelque 7900 personnes et 340 bâtiments sont encore exposés à un dépassement des valeurs limites d'immission (VLI). Après assainissement, ce chiffre sera divisé par deux: plus de 4000 personnes ne seront plus exposées à un dépassement, alors que 3'750 personnes et 156 bâtiments resteront touchés, mais de manière réduite. Il n'y aura plus aucun dépassement des valeurs d'alarme. Côté investissement, la Ville de Fribourg aura consacré plus de 6 millions de francs à la mise en œuvre de mesures de protection contre le bruit.
Un abaissement de la vitesse a de nombreuses répercussions positives pour les citoyennes et citoyens. Outre l'objectif principal de protection contre le bruit, la sécurité et la qualité de vie s'en trouverontaméliorées, tout comme la cohabitation sur le réseau routier entre véhicules motorisés et modes de déplacement doux.
Ce projet d'assainissement est publié aujourd'hui dans la Feuille officielle. Il peut faire l'objet durant 30 jours de remarques auprès de la DAEC. Le déploiement de la limitation de vitesse à 30 km/h est prévu à partir de mi-2021.
- Le bruit routier, un danger pour la santé
- La Confédération évalue à 800 millions de francs par année le coût du bruit occasionné par le trafic et pour la plus grande part par le trafic routier. L'assainissement au bruit routier est ainsi un défi majeur tant pour la Confédération et les cantons que les communes. En effet, selon l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), une personne sur sept, en Suisse, est exposée à un bruit nuisible ou incommodant à son domicile en journée, et une sur huit la nuit. Le bruit induit des coûts externes importants et peut notamment entraîner des conséquences durables sur la santé: stress, fatigue chronique ou difficulté à se concentrer. Il induit par ailleurs des moins-values immobilières estimées à plusieurs centaines de millions de francs par année. La législation fédérale sur la protection contre le bruit définit des valeurs limites d'exposition au bruit routier à respecter et exige que les routes provoquant des dépassements de ces valeurs soient assainies au moyen de mesures proportionnées, en priorisant les mesures à la source que sont les revêtements pbonoabsorbants et les réductions de vitesse.