C. Allenspach (PS), M. Vonlanthen (PS)
Développement du postulat
C'est une coutume bien ancrée que d'attribuer des noms de personnalités aux rues et avenues des villes et Fribourg n'y échappe pas. Ainsi, une des avenues principales du quartier du Schoenberg, construite dans les années 1960, porte le nom de l'ancien Conseiller fédéral fribourgeois Jean-Marie-Musy.
Cependant, diverses publications scientifiques et historiques font état d'un sens de gouvernance autoritaire et anti-démocratique et son admiration pour le IIIe Reich national-socialiste de la part de Jean-Marie-Musy. Il a par ailleurs été contraint par ses pairs de quitter le Conseil fédéral. Il ira même jusqu'à rencontrer des personnalités importantes du régime. On peut ainsi lire en page 62 de "La politique fribourgeoise au 20ème siècle" parue en 2017 de Jean-Pierre Dorand que Jean-Marie-Musy "ne s'est aucunement préoccupé du sort de juifs en 1933-1943. Il rencontre des hauts dirigeants nazis conscients que la guerre est perdue. Il s'agit notamment d'Himmler, de Goering et de Schellenberg. Musy voit souvent Himmler, le réalisateur de la "solution finale", en qui il voit un interlocuteur agréable et à l'attitude bienveillante". Heinrich Himmler fut le principal artisan de la mise en œuvre des camps de concentration et de la liquidation des juifs et de toute opposition politique.
Les auteurs du postulat s'interrogent sur la pertinence de baptiser une avenue au nom d'une personnalité dont il est établi qu'elle a fait preuve d'une attitude très condescendante avec les dirigeants d'un régime totalitaire et meurtrier. Au vu des évidences historiques, nous demandons au Conseil communal de bien vouloir étudier la possibilité de changer le nom de l'Avenue Jean-Marie-Musy et de la rebaptiser en privilégiant, par exemple, le nom d'une personnalité féminine.
Fribourg, le 29 mai 2019