P. Wicht (UDC)
Développement du postulat
La Suisse se targue, avec raison, de faire partie des pays les plus exemplaires en ce qui concerne le tri et le recyclage des déchets. Toutefois, si les taux de recyclage de différents déchets tels que le verre, l’aluminium et le PET sont effectivement très bons dans notre pays, il y a un domaine où la Suisse est à la traîne, c’est celui du recyclage des briques à boissons de type "Tetrapak" telles que les briques de lait, de jus de fruit ou de thé froid.
Ces briques, composées de carton recouvert à l’intérieur d’aluminium et à l’extérieur de polyéthylène ne peuvent pas être simplement traitées comme du carton. Ainsi, le carton, qui représente 75% du poids de ces briques, est-il le plus souvent incinéré alors qu’il pourrait être recyclé, en séparant le carton des autres matières. Une usine pratiquant ce recyclage existe en Suisse, à Weinfelden TG, qui dispose de capacités permettant largement de traiter l’ensemble des briques utilisées en Suisse. A l’échelle suisse, les briques représentent quelque 20'000 tonnes par année, ce qui représente donc 15'000 tonnes de carton qui échappent au recyclage. Il a été montré qu'un recyclage permettrait de réduire l’impact environnemental de l’ordre de 40%.
En Suisse, seule une petite partie de ces briques est récoltée et dûment recyclée. Il n’existe pour l’heure qu’une centaine de points de récolte en Suisse, presque tous situés en Suisse alémanique. En Suisse romande, seules les communes de Payerne et d’Avenches ont, à ma connaissance, mis en place un tel recyclage. S’y ajoutent, dans notre canton, des points de récolte dans la partie alémanique, à Chiètres, Morat, Galmiz et Montilier.
A contrario, la part des briques recyclées atteint près de 50% sur l’ensemble de l’Union Européenne, avec plus de 90% en Belgique et au Luxembourg et plus de 70% en Allemagne et en Espagne.
Par ce postulat, nous demandons au Conseil communal d’étudier la faisabilité, les modalités (récolte à la déchetterie des Neigles ou dans les déchetteries de quartier) et le coût d’une collecte des briques à boissons et de leur recyclage.
Dans la mesure du possible, ceci pourrait être intégré à la future révision du règlement communal sur les déchets, mais une mise en œuvre ultérieure est également envisageable s’il n’est plus possible de traiter ce point avant que le règlement ne soit finalisé.
Fribourg, le 31 mai 2021