R. Fessler (Le Centre/PVL)
Développement de la proposition
En vertu de l’article 63 de notre règlement, je souhaite faire la proposition suivante:
Je propose que le Conseil Communal saisisse l’excellente opportunité de céder le Gîte d’Allières à la Société des Remontées Mécaniques de la Berra pour un franc symbolique. Je précise que je n’ai aucun lien d’intérêt avec cette Société et je souhaite que cette proposition soit soumise au vote du Conseil général dans un délai permettant une ouverture du Gîte d’Allières pour la saison d’hiver qui est à notre porte.
Arguments
En 2024, cela fera 90 ans que des visionnaires, dont Beda Hefti et des pionniers de la région, ont permis à la population d’accéder aux sports d’été et d’hiver à la Berra. Une vente à un privé ou à une institution si respectable soit-elle, constituerait une grande perte pour la population cantonale.
Il serait légitime que cet établissement revienne aux enfants des pionniers qui ont développé cette région et soit exploité par la Société qui poursuit la mission de ses fondateurs. Les stations de moyenne altitude sont confrontées à de grandes difficultés, la station de la Berra fournit malgré tout un service au public avec les moyens financiers limités. Avec un coût de rénovation complète estimé à CHF 1 million, les exploitants de la Berra ne pourront pas acquérir ce bien au "prix du marché".
Certes, la Ville de Fribourg a investi depuis son achat de CHF 300'000.- en 1987; elle a aussi encaissé des loyers pour plus d’un million de francs. Mais ce n’est pas avec des chiffres que la proposition veut sensibiliser le Conseil communal.
Opération win win
Que gagnerait la Ville de Fribourg avec cette cession pour un franc symbolique? Constat: l’image de notre belle ville se dégrade. En termes d’image, Bulle explose et Fribourg implose, le déficit d’image nuit au développement de notre belle capitale.
La capitale a vu son image ternie depuis quelque temps pour diverses raisons:
Echec de la fusion, accessibilité, taux d’impôt, perte de grandes entreprises, etc. et une certaine déprime est palpable dans la population, en particulier chez les commerçants.
La cession du Gîte d’Allières constitue une opportunité intéressante de faire une opération de communication pro-active qui restaure un tant soit peu l’image de la Ville. Une campagne d’image confiée à une agence de relations publiques coûterait des millions et se ferait sur le long terme.
Les liens ville - campagne doivent s’intensifier. La capitale a tout intérêt à maintenir et créer des ponts avec les districts. Avec ce geste qui la grandit, la Ville de Fribourg affirme son rôle de capitale forte.
Le Gîte d’Allières a un rayonnement cantonal, il est dans la mémoire collective, il est porteur de souvenirs d’enfance, de jeunesse, il fait partie de notre identité, de notre patrimoine. En 1987, en exerçant une sorte de leadership bienveillant, la Ville de Fribourg et le vote du Conseil général ont sauvé une première fois le Gîte d’Allières, en le cédant pour un franc symbolique. Ils le sauvent une deuxième fois et de manière à lui assurer la pérennité et lui donner la garantie de rester ouvert à toute la population.
La cession du Gîte d’Allières aux conditions de la proposition constitue un geste fort de la capitale envers la population cantonale et s’attirera la sympathie de tout le canton et la fierté de ses contribuables.
En conclusion, la capitale Fribourg n’aurait-elle pas tout à gagner à se montrer audacieuse, généreuse et ouverte, plutôt que de s’accrocher à l’idée de faire un million de bénéfice en plus l’année prochaine?
Allez notre capitale, re-donne-nous un peu de fierté!
Fribourg, le 10 octobre 2023