D. Krienbühl (PLR)
Question
La question concerne la mise en place de l’abaissement de la vitesse à 30 km/h sur une majorité du réseau routier de la Ville de Fribourg sans distinction d’horaires. Comme vous l’avez certainement toutes et tous remarqué, de nombreux panneaux de limitation de vitesse, couverts de sacs poubelles ont fleuri ces dernières semaines sur le réseau routier communal.
Mes questions:
- Où en est-on avec cette mise en place?
- Quel est le calendrier?
- Comment les citoyens seront avertis de ce changement de paradigme?
- Y aura-t-il de nouveaux radars?
- Est-ce que l’achat de rames TPF supplémentaires pour les lignes 1 et 2 a été communiqué à l’Agglomération de Fribourg?
- Combien de rames supplémentaires seront nécessaires sur les lignes 1 et 2 pour le maintien des cadences?
- Y aura-t-il d’autres lignes TPF impactées?
Aussi, aujourd’hui, j’apprécierais d’avoir un calendrier clair et précis concernant cette mise en place de l’abaissement de la vitesse à 30 km/h et de ses conséquences financières en matière de transports publics et du maintien des cadences horaires des TPF.
Réponse du Conseil communal
Le Conseil communal a informé les médias qu'une conférence de presse se tiendrait le 26 septembre. Vous avez toutes et tous déjà pu lire en primeur dans votre quotidien préféré que la mesure serait mise en place le 2 octobre. Il va falloir encore patienter jusqu'à la conférence de presse concernant le chapelet de mesures de communication destinées à la population et aux usager·ère·s de la route. Nous n'avons que deux médias qui sont dans cette salle et ce ne serait pas très fairplay de tout dévoiler ce soir. La mesure mérite d'être diffusée de manière ample, dans l'intérêt de notre population et de nos usager·ère·s.
Le Conseil communal s'est doté d'une stratégie de mobilité et d'un calendrier pour l'accomplir. Le calendrier est tenu. Ce que nous avons prévu de faire sera dévoilé le 26 septembre. J'encourage bien sûr la presse à être présente ce jour-là. Ce sera probablement intéressant pour tout un chacun.
Concernant les radars. Dans la mesure où la Ville de Fribourg n'a pas de délégation de compétence en matière de verbalisation des excès de vitesse, elle ne fera pas d'acquisition de radars en lien avec la vitesse. Elle possède une délégation de compétence pour des radars situés dans des carrefours à feux, ceci en lien avec les infractions liées aux gens qui brûlent des feux rouges. Néanmoins, je peux vous assurer que la Police cantonale, avec laquelle la Ville de Fribourg, par sa Police locale, dialogue, fera des contrôles radars. Je peux vous dire que la Police cantonale fait des contrôles réguliers, tous les mois dans cette ville. J'en veux pour preuve simplement qu'elle communique à mes services les axes sur lesquels elle effectue des contrôles avec passablement de précision. Oui, il y a aura des contrôles. Néanmoins, je peux dire que quand on implante une nouvelle mesure de ce type, on ne va pas demander à la Police cantonale de verbaliser le premier matin, à la première heure. Il y aura une stratégie en matière de verbalisation de la vitesse qui se mettra en place de manière proportionnée.
Pour ce qui est des rames TPF, j'ai contacté l'Agglomération, qui aujourd'hui est plutôt dans les starting-blocks pour monitorer les effets de la mesure. L'Agglomération, à ce jour, n'a pas demandé aux commanditaires de faire l'acquisition de bus supplémentaires. Vous avez deux représentants au sein du Conseil d'administration des TPF. J'ai contacté la direction des TPF, qui, de manière prudente, dit qu'il serait potentiellement important de faire l'acquisition de deux bus articulés, un pour la ligne 1 et un pour la ligne 2. Ceci dit, l'Agglomération m'a dit, pas plus tard que ce matin, que la ligne 1 et la ligne 2, sans l'introduction du 30 km/h a déjà aujourd'hui des difficultés pour tenir ses horaires. On le sait toutes et tous, ce sont des lignes qui sont très longues. La ligne 1 commence à Marly et finit à Granges-Paccot. Il est possible qu'avec l'introduction du 30 km/h il y ait un effet qui nécessite l'acquisition de matériel roulant ou qui provoque ce point de bascule. C'est possible! Néanmoins, les études que le Service a pu lire à ce sujet ont toujours démontré qu'il n'y avait certes une petite péjoration de la vitesse commerciale des transports publics en lien avec l'introduction du 30 km/h dans les centres urbains, mais que d'une manière générale cette petite péjoration était assez marginale. J'en veux pour preuve un exemple simple. On a des arrêts de bus tous les 300 m. Le bus est à 0 km/h pour laisser entrer les personnes à l'intérieur. Il est difficile pour lui d'accélérer à 50 km/h sur 150 m, pour décélérer très rapidement et se retrouver à 0 km/h 150 m plus loin. La vitesse des transports publics entre deux arrêts excède parfois le 30 km/h, mais je dirais qu'elle est en général assez proche, voire souvent inférieure à 30 km/h. J'en veux pour preuve les bouchons qui font que nos bus soient bloqués avec des vitesses commerciales qui sont en général proches du 17 km/h. Néanmoins, il faut voir ces éléments comme une comptabilité, avec des plus et des moins. Vous avez raison, l'introduction du 30 km/h pourrait avoir une influence marginale négative sur la vitesse commerciale des transports publics. Par contre, il faut aussi relever tous les efforts que le Conseil communal et la Ville de Fribourg font pour améliorer la vitesse commerciale, notamment dans le cadre de priorisations de bus. Je pense à la ligne 5, sur le secteur des Pilettes à Pérolles. Je pense toujours à la ligne 5 sur le secteur Arsenaux, avec les boucles qui permettent aux bus de s'engager au sommet en coupant le trafic individuel motorisé. Je pense aux améliorations des bus sur l'axe du Jura ou sur le secteur du Bourg. Vous vous rappelez qu'en supprimant le trafic individuel de 25'000 voitures par jour dans le quartier du Bourg, avec des bouchons à répétition, les bus ont augmenté significativement leur vitesse commerciale. La ligne 4 a subi un réaménagement près de la Gare et celui-ci a fait ses preuves. L'Agglomération m'a soufflé le projet de centrale de régulation de trafic, qui devrait à terme voir le jour. J'en parle parce qu'aujourd'hui, ce qui coûte le plus et qui péjore le plus la vitesse commerciale des transports publics, ce n'est certainement pas l'introduction du 30 km/h, mais ce sont les bouchons répétés depuis des décennies. Ils sont provoqués par les pendulaires, par le trafic de transit. J'en veux pour preuve la ligne 6, qui met parfois 45 minutes depuis l'Hôpital cantonal jusqu'à l'arrêt qui est situé sur la route de Villars. C'est vrai que cela a un coût important et péjore la vitesse commerciale des transports publics.