Question n° 289 (2021-2026) - Campagne pour une bonne cohabitation des usagères et usagers de l’espace public "Route = Respect"

J. Stöckli (Vert·e·s)

Question

Vous en avez probablement entendu parler, un cycliste a été écrasé volontairement la semaine dernière à Paris par un automobiliste et en est décédé. Bien qu’il s’agisse d’un événement extrême et heureusement extrêmement rare, il permet de mettre en lumière une cohabitation qui peut parfois être compliquée entre les différents usagers et usagères de l’espace public, que ce soient les automobilistes, cyclistes, piétons et piétonnes, bus, etc. La réponse au postulat n°114 propose une nouvelle édition de la campagne "Route = Respect". J’en viens à ma question : est-ce que des situations concrètes sont évoquées dans cette campagne, est-ce que des mesures ciblées sont également prévues? Si non, pourquoi ?

Je pense par exemple aux situations suivantes qui peuvent être problématiques: 

  • non-respect des distances latérales de sécurité lors de dépassements;

  • cohabitation dans les zones piétonnes;

  • véhicules arrêtés sur les bandes cyclables lorsqu’il y a des bouchons;

  • respect des feux de signalisation;

  • trottinettes électriques.

Réponse du Conseil communal

Le Conseil communal, comme il le dit dans sa réponse au postulat n° 114, souhaite plutôt réitérer la campagne "Route = Respect". Pourquoi ? J'ai ressorti le communiqué de presse qui avait été publié le 7 septembre 2021. Son titre était "Partager la route avec le sourire", avec comme objectif justement de ne pas stigmatiser tel ou tel conducteur en fonction du type de véhicule conduit, mais plutôt d’appeler au fair-play, à la courtoisie. Il fallait faire en sorte que l’on ne soit pas dans l’accusation, mais dans le partage. C’était plutôt une campagne positive. Certaines de vos propositions, qui ont du sens bien entendu, sont certainement plus des sujets de campagne, par exemple, pour le BPA ou pour des autorités cantonales, des campagnes qui ont peut-être davantage de sens dans un territoire plus grand que simplement celui de la ville. Par contre, une de vos propositions "Cohabitation dans les zones piétonnes (des panneaux pourraient être ajoutés aux entrées des zones piétonnes pour demander aux cyclistes de ralentir" est presque déjà réalisée. On peut dire en tout cas que dans les chemins partagés piétons-cyclables, on a ces macarons verts "Priorité au respect" que le Conseil communal a déjà mis la législature précédente. J’aimerais ajouter que le Conseil communal bien sûr déplore ce type d’accident, que l’on peut appeler non seulement de drame, mais probablement de crime. Bien entendu, il ne souhaite pas que ce type de comportement se déroule où que ce soit. Le Conseil communal préfère agir, notamment dans sa stratégie, en invitant à la cohabitation. Pourquoi ? Parce que la Ville de Fribourg, de par sa typologie, de par son histoire, ne se prête pas véritablement à la segmentation des voies de circulation. C’est pour cela que vous avez vu que, depuis de nombreuses années, il s’engage dans des aménagements, dans des requalifications qui prônent la cohabitation, notamment dans sa stratégie de développement cyclable ou d’espaces partagés ou pourquoi pas, et encore comme on l’a fait récemment, avec l’introduction du 30 km/h, qui permet d’apaiser le trafic et de mieux cohabiter. 

A la suite à ce drame, le sociologue de la mobilité, M. Vincent Kaufmann, a écrit le 25 octobre 2024 une tribune dans le journal français "Le Monde". Bien sûr que, dans sa tribune, il appelle à la pacification de la mobilité. Dans un des éléments qu’il avance, il dit "Pourtant, à bien des égards, les enjeux soulevés par la mort de Paul Varry sont ailleurs. Il ne s’agit dans ce cas pas d’un accident, mais de l’usage intentionnel d’un véhicule pour tuer. Face à de telles intentions, les aménagements (une fois encore nécessaires) ne changeront pas grand-chose". Je ne peux que vous inviter à lire sa tribune, qui finalement pourrait presque faire office de réponse circonstanciée à votre question.

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