N. Khamel Seewer (PS)
Question
Est-ce que la Ville de Fribourg mène des études sur la corrélation entre le milieu socio-économique des élèves du cycle d'orientation et les types de classe dans lesquelles les élèves sont orientés? Si oui, quelles sont les conclusions et les politiques menées et ciblées pour garantir en cas de nécessité une égalité de chances? Si non, ne faudrait-il pas que le Conseil communal mène de telles études, afin d'éviter ce que le sociologue Bourdieu appelle la reproduction sociale, mais que je j'appellerai reproduction sociale non choisie pour ne pas tomber dans son déterminisme?
Réponse du Conseil communal
Afin de favoriser l’équité et l’égalité des chances, des réseaux appelés Paysages éducatifs ont été mis en place en Ville de Fribourg. Il en existe actuellement deux. Le premier a été mis en place en 2013 dans le quartier du Schoenberg et le deuxième existe depuis 2018 dans les quartiers Jura-Torry-Miséricorde.
Le programme Paysages éducatifs a pour objectif de former des réseaux de professionnel·le·s ou bénévoles du domaine de l'enfance et de la jeunesse dans les divers quartiers de Fribourg. Il vise à promouvoir des projets locaux (existants ou nouveaux) pour une meilleure intégration sociale, scolaire, et par la suite professionnelle des enfants, adolescent·e·s et des familles. Les Paysages éducatifs s’adressent aux 0-25 ans.
C’est dans ce contexte des Paysages éducatifs que la question de la répartition des élèves de divers quartiers de Fribourg dans les différentes sections au cycle d’orientation (PG, G, EB ou soutien) avait été évoquée. L’objectif était d’observer une tendance par quartier pour évaluer la pertinence du programme Paysages éducatifs dans certains quartiers de Fribourg. Il n’existe donc pas d’étude ou de statistique établissant une corrélation entre le milieu socio-économique et les différentes sections au cycle d’orientation.
Le Conseil communal est d’avis que toutes autres formes de statistiques basées sur des critères socio-économiques liés directement aux différentes écoles présente un risque important de stigmatisation et pourraient engendrer des effets négatifs sur l’estime de soi des enfants et renforcer les clichés.
Pour mener à bien sa politique enfance et jeunesse et son action dans les quartiers qui visent précisément la réduction des inégalités, le Conseil communal est d’avis qu’une telle étude basée sur des critères socio-économiques n’est pas nécessaire à l’heure actuelle. Le programme Paysages éducatifs est maintenu dans les quartiers du Schoenberg et Jura-Torry-Miséricorde et la création de réseaux dans d’autres quartiers sera évaluée en fonction des besoins du terrain et des ressources à disposition.