Question n° 95 (2021-2026) - "Désherbage" des classiques littéraires opéré par la bibliothèque publique de la Ville

F. Miche (PS)

Question

En lisant un article de Patrick Chuard paru dans La Liberté le 13 août 2022, le 13 août 2022, j'ai été surpris. On découvrait que Balzac a été viré de la bibliothèque. Je m'étais dit, c'est un journaliste qui a écrit cela, peut-être faudrait-il faire une vérification. Alors, je me suis prêté à l'exercice. J'ai pris 30 auteurs classiques côté francophones et germanophones tout du côté masculin que féminin. J'ai été sacrément surpris: il y avait pas mal de choses qui disparaissent et on ne voyait pas plus rien du côté des autres bibliothèques. Je me suis dit: qu'en est-il au niveau des classiques? En période de covid, quelque fois on cherche des oasis pour penser différemment, pour respirer différemment, pour rechercher une forme d'exotisme. Je m'étais dit qu'il y a du travail à faire. De ce côté-là, pour les classiques, c'est bien sympa, mais quelque fois je réfléchis aussi d'une façon un peu plus inclusive. Quelque fois je me dis, il faut penser à des courants pourquoi pas une fois majoritaire, pourquoi pas une fois minoritaire, pourquoi pas une fois le tropicalisme, pourquoi pas un Senghor qui appartient à tout le monde, à l'humanité. Quand je regarde le Conseil communal, je reconnais qu'il a fait un grand travail quand il s'agit de la culture. J'ai eu connu un moment où à côté de la bibliothèque il y avait un emploi. Depuis cela a été étoffé et je dis bravo. Pour la question des classiques, je voudrais en savoir ce qu'il en est?

Réponse du Conseil communal

Il faut toujours faire attention quand on parle d'une liste personnelle de classiques. C'était le cas de M. P. Chuard qui en a aussi pris une soixantaine. Chacun a son propre rapport à la littérature classique.

Vous avez peut-être remarqué que dans La Liberté, une lettre de lecteur a suivi cet article qui se voulait "un petit peu polémique", qui a été signé de Mme Angélique Boschung, directrice de la Bibliothèque cantonale et universitaire (BCU), ainsi que de M. Pierre Buntschu, président de l'Association fribourgeoise des bibliothèques. Après concertation avec mon Service, notamment la responsable de la bibliothèque, il faut dire qu'en fait, les bibliothèques aujourd'hui ne sont plus des rayonnages poussiéreux dans lesquels on vient chercher un livre. C'était la volonté de Memo, qui est une bibliothèque bilingue avec une ludothèque, de s'adapter directement aussi à la consommation de nos lecteurs. C'est un lieu qui est aujourd'hui vivant. D'ailleurs, il y a du bruit dans la bibliothèque. C'est un lieu de médiation, de littérature, c'est un lieu de savoir, ça bien évolué depuis quelques années.

On répond donc aux besoins évolutifs de la société. C'est ouvert à un large public. Notre public cible est particulièrement les enfants et leurs familles. La réflexion a été poussée en matière de catalogue. Elle n'est jamais terminée puisque l'on doit se mettre à jour constamment. On suit les nouvelles tendances, les nouveaux médias, le bilinguisme équilibré, la complémentarité avec les autres bibliothèques, notamment la BCU, etc. Si on peut avoir notre avis sur le classique, on peut aussi avoir notre avis sur les mangas ou sur les jeux qui sont présentés. Nous vous proposons de faire confiance aux spécialistes des bibliothèques qui développent les catalogues très tendance. Nous vous recommandons toutes et tous de venir faire une petite visite à Memo. Vous y serez très bien accueilli·e·s.

Autres questions du conseil général