J’ai l’honneur de prononcer, en qualité de Doyen d’âge suppléant, le discours inaugural de la législature 2016–2021. Je profite de saluer la plus jeune Conseillère générale en la personne de Mme Océane Gex née en 1991, qui partage son année de naissance avec MM. Matthieu Loup et Blaise Fasel, ainsi que le doyen de fonction, M. Jean-Noël Gex, élu pour la première fois le 14 février 1982, qui n’est autre que le papa de la première nommée.
Permettez-moi d’ouvrir ce discours inaugural par quelques notes tout à fait personnelles mais impor-tantes à mes yeux.
En effet, mon arrivée à Fribourg m’a marqué d’emblée puisque c’est dans cette vénérable demeure que j’y ai passé mes premiers instants. Voici comment:
1967, le 5 avril, avec mes mallettes, un peu fébrile, quittant la bien-nommée Cité de la Rose, qui dé-ploiera cet été des ronds de roses, aidé par mes parents que je salue en passant, je débarquai sur la place ci-devant. Pour l’école d’aspirants débuter, machine à écrire et vélo, il fallait amener. Puis s’annoncer, par un salut de la main, aux officiers et aux nouveaux copains.
Célibataires pour la grande partie, nous devions loger dans la caserne de la Gendarmerie qui était ci-dessus. Juste ci-dessus, à cette époque, comme nouvelles recrues, nous faisions la popote. L’Hôtel cantonal comprenait salles de formation et d’instruction, mais abritait, dans le bâtiment annexe et original, les commandants de la police cantonale.
La discipline était quasi militaire puisque nous portions tous l’uniforme militaire. Discipline aussi puisqu’à 22.00 heures sonnées, la rentrée était fixée. A 6.00 heures précises, en tenue de sport, ci-devant la marquise, au responsable du sport, fallait s’annoncer et sa chemise mouiller. Un itinéraire, qu’il fallait tenir, nous devions parcourir. Au retour, le déjeuner terminé, c’était le début des cours.
Pour nos déplacements, notre véhicule était le vélo. Eh oui, à ce moment-là, n’étions-nous pas déjà écolos? Footballeur aussi, au FC Fribourg, je m’inscrivis. Avec le FC Police, je devins même champion suisse.
La fin de formation arrivée, nous avons été assermentés et avons débuté notre métier avant même la fin de l’année. Affecté au poste des Hauts-Quartiers, je me fis de nombreuses amitiés. Mais un jour, je dus quitter Fribourg. A mon retour, par je ne sais quel concours, ma destinée voulut que je sois député et conseiller, ce qui, pour mon grand bonheur, me fit revenir dans cette vénérable demeure. Grâce au vote électronique, par le coup du destin, dans ce lieu magique et historique, me voilà premier Doyen à présider votre honorable assemblée.
"Oui, Fribourg, pour toujours, tu resteras mon amour!"
Après cette entrée quelque peu originale, chers élus et nouveaux élus, revenons au discours inaugu-ral.
"Rendre Fribourg plus agréable à vivre!", voilà la devise que nous proposait la Présidente sortante du Conseil général, au début de son mandat. Elle souhaitait, entre autres, que les interventions des élus, mines d’or de bonnes idées, soient prises en considération et mises au menu par nos conseillers. Ceci n’a, vous vous en doutez, pas toujours été le cas mais les apéritifs de fin de séance remirent un peu de baume en certaines circonstances.
Bref, tout dernièrement, à la lecture de la presse, il semblait que les souhaits de notre Présidente allaient pourtant être exaucés. Un duo sur le fauteuil du syndic! Non, pas possible! Serait-ce vraiment un déclic?
Le commentaire disait même que nos personnalités sont complémentaires. Quelle belle affaire! Pour les connaisseurs, ce serait plutôt un malheur. Ce serait en plus la panique dans le sens unique. Ce serait même un manque de bon sens et l’immobilité assurée!
Il est dit encore que la technique du duo aurait pour but d’apporter une nouvelle dynamique. Ceci me semble bien utopique, car notre ancien Syndic a dit qu’un épanouissement, il a ressenti et qu’il s’en allait avec le sentiment du devoir accompli. Pourtant, s’il croit avoir réussi, rien n’est fini!
Enfin, c’est bien culturel tout ça, mais les nouveaux élus au Conseil communal sauront-ils redynami-ser Fribourg? Pas facile, car en plus des restrictions routières, le Bourg a perdu son valet. Pardon, son pont! Peut-être que dans le PAD, le conseiller a oublié de compter quelques deniers?
Ponts. Reste que Fribourg est une ville de ponts. Cette union artificielle relie les rives droite et gauche. Mais à Fribourg, c’est plutôt gauche et droite!
Pont nouveau. De la Grange aux Paccots, les poyas le traversent et montent vers le Schoenberg, où elles y trouvent encore un peu d’herbe. Elles évitent ainsi le centre de la cité obstrué et trop densifié.
Equilibre. Cet équilibre nous conduit directement à la salle. Que dis-je! Au mur des lamentations de Saint-Pierre. Et si déséquilibrée, elle allait tomber! Sur les Grand-Places, une place lui serait trouvée. Tinguely ne serait certes pas jaloux d’y voir là un nouveau bijou. Et probablement que les spectateurs afflueraient, ce qui ferait que les rentrées financières meilleures seraient.
La Gare! Enfin du nouveau! Si son futur nouvel aspect extérieur me plaît, je déplore qu’il n’y ait plus aucun sens, même unique, pour les usagers motorisés. L’ancienne Gare, elle, avec son drôle d’oiseau, fait augurer d’une nouvelle tour à proximité. Ne va-t-elle pas restreindre les possibilités d’aménager de nouvelles infrastructures pour les transports publics? Servira-t-elle de tour de contrôle pour la salubrité du site ou, dans son espace supérieur, de nid pour un nouvel oiseau voire de station pour le métro? A suivre!
Le métro-câble. Si le projet semble d’actualité, est-ce que les lignes aériennes ne vont-t-elles pas défigurer les hauts quartiers? Est-ce que pour mouvoir cette nacelle, on va mettre sur le Guintzet des éoliennes? A suivre encore!
Bluefactory Fribourg-Freiburg SA. Fort de ses discours anglophones, notre Ministre cantonal de l’économie a su convaincre nos édiles. Bien qu’il veuille économiser du courant, pour ses ingénieurs et étudiants, il fait l’impression de billets par millions. En fait, il dépense à tout-va, mais malin, avant le déclin, il s’en ira. Si question: "Il met sur OFF", puis répond, dans son jargon, que l’avenir va s’éclaircir. Si clément soit-il, celui qui s’en va aussi gaîment, à la question: "Que deviendront nos mil-lions?" Il répond: "Attendez quelques années, vous verrez!"
Finances. Madeleine n’aura plus à pleurer, car elle nous a quittés. Il faut donc espérer que notre nouveau Ministre soit conséquent et qu’il agisse profondément pour sauver nos deniers. Il devra éviter de presser, par de nouveaux millions, notre population. Nous connaissons tous la situation financière et sa Caisse de pension. Alors pourquoi en vouloir plus pour certains et pourquoi en vouloir moins pour d’autres qui pourtant sont la source de nos ressources?
Entreprises. Comment attirer des entreprises si, dès le début, elles doivent, contre certaines associations, se battre pour obtenir satisfaction. Des infrastructures pratiques et utiles pour leurs employés et leurs clients, il en faut pourtant! Et comment vont-elles faire si à l’horizon point déjà une hausse des contributions? Quant à nos chômeurs qui, sans moyen, vivent dans la douleur, contrairement à d’autres citoyens, comment leur trouver du travail lorsque nos entreprises se taillent?
Transports publics. Pour la population, il serait temps que des infrastructures efficaces soient mises à disposition. Des propositions ont été faites, mais, à ce jour, c’est toujours l’inaction.
Tourisme. Pourquoi vanter notre ville si pittoresque et agréable en ne faisant rien ou presque? Le peu d’infrastructures à disposition n’attire pas les touristes des autres régions, car ils ne savent où déposer leurs voitures, cars et camions.
Gottéron. Comme tous les acteurs du coin, le dragon se mord la queue dans l’attente d’un nouveau jardin. Pour son premier bain, il ferme impatiemment les yeux pour rien.
Piscine. Elle est attendue comme le Bon Dieu! Mais lieu où l’implanter reste d’actualité. En atten-dant, espérons que les sportifs ne doivent pas trop longtemps se tirer les tifs.
Epuration. Si Anura et la Pila nous coûteront des millions, la station d’épuration, avec ses nouvelles installations, rendra l’eau meilleure pour les poissons.
Agglo-Fusion. Si le premier élément est un serpent maîtrisé, il n’en est pas de même pour fusionner. Une fusion permettrait de contenir tous les domaines d’un radieux avenir, mais pour la faire accepter, les préjugés vous devrez bannir.
Voilà, chers élus, un beau programme sur lequel il ne vous faudra pas perdre un gramme, car quelques écus vous devrez, pour le bien de la collectivité, économiser.
Oui, Fribourg, avec St-Nicolas, nous te tendons les bras, car notre amour tu resteras.
Je vous remercie de votre attention.