Le Conseil général a adopté la modification des statuts du CEFREN, accueillant huit nouvelles communes, et a approuvé à l'unanimité le message n°44 y relatif. « Rarement un message aura provoqué aussi peu de discussion », a relevé Marine Jordan (PS), présidente de la Commission financière (CoFin). En résumé, il n’y aura « quasiment pas d’impact financier » et cela ne changera pratiquement rien en termes de gouvernance, car « la Ville garde un rôle absolument central dans la gestion du CEFREN », a rassuré Elias Moussa (PS), directeur de l’Edilité.
Avant l'examen du budget 2025, le syndic Thierry Steiert a donné des informations au sujet de la construction d'une piscine couverte sur le site des anciens abattoirs. C’est un bassin de 50 mètres avec huit lignes d’eau qui sera réalisé. Il permettra d’accueillir des compétitions nationales et, surtout, de répondre aux besoins scolaires, sportifs et du grand public. Les coûts devraient se situer aux alentours de 100 millions de francs. Sa réalisation, prévue en sept ans, passera par une entité tierce, un plan d'aménagement de détail et un concours d'architecture.
Opposition au budget 2025 d’un côté
Le gros morceau de cette séance concernait le budget 2025 de la Ville de Fribourg. Laurent Dietrich (Le Centre), directeur des Finances, a expliqué: « Les finances de la Commune sont actuellement saines, même si les comptes 2024 devraient se boucler avec un léger déficit. Le budget 2025 présentant un déficit de 15,9 millions de francs n’est pas un problème en soi puisque la Commune dispose d’un excédent de bénéfices cumulés de 212,4 millions de francs. Toutefois, les charges courantes, le niveau de trésorerie et l’autofinancement restent à surveiller de près. » Les groupes UDC, PLR, Le Centre/PVL ont formulé un rapport de minorité, demandant le renvoi du budget.
Marine Jordan (CoFin) a présenté l’analyse du PS et des Vert·e·s au sein de la CoFin: « Le budget 2025, bien qu’ambitieux, permettra la mise en œuvre de projets innovants et attractifs au bénéfice de toute la population. Le Conseil communal a évité un budget d’austérité en privilégiant le maintien et le développement des services destinés à la population ». Alexandre Sacerdoti (Le Centre-PVL) a estimé au contraire que « le budget 2025 et le plan financier, qui est la traduction chiffrée de la stratégie à cinq ans du Conseil Communal, conduisent la Ville à une faillite financière certaine si aucune mesure n’est prise pour réduire les dépenses et étaler les investissements. » Il l’a rejeté en arguant « des charges d’exploitation de personnel qui ne cessent d’augmenter », « des investissements beaucoup trop élevés », « des recettes fiscales qui sont fragiles avec un nombre très restreint d’entreprises assurant les revenus issus des personnes morales et une baisse en juillet 2024 du nombre de nouvelles entreprises inscrites au registre du commerce ». David Krienbühl, rapporteur du PLR, a dénoncé « la fuite en avant qui se poursuit, se renforce même ». Il a critiqué « une explosion continue des dépenses » malgré une « croissance des charges plus rapide que celle des revenus ». En écho à cela, Pascal Wicht (UDC) s’est inquiété du plan financier pour les années à venir, notamment à cause du « taux d’endettement qui devrait grimper en flèche ». Sans revendiquer « un budget à la “Milei” », le groupe UDC a souhaité « un fort ralentissement de l’augmentation des charges dès 2025, en particulier un plafonnement à 1,5% de l’augmentation des EPT et de la masse salariale » et « une réflexion sur la priorisation et l’échelonnement des investissements ». Jean-Thomas Vacher (Le Centre/PVL), tout en ayant admis de beaux projets d’investissement, a jugé que « presque tous les voyants sont au rouge » et que « le déficit est structurel ».
Budget en faveur de la population et d’un avenir durable de l’autre
Au contraire, Valentine Mauron, pour les Vert·e·s, a estimé que le budget 2025 « traduit un engagement important envers la population et en faveur d’un avenir durable ». De plus, « si la situation est préoccupante, elle n’est pas alarmante pour autant avec une fortune qui permet de poursuivre le développement des prestations de la Ville. » C’est également la position de Samuel Jordan (PS) : « un déficit budgétaire n’est pas une situation hors norme, (…) la commune a les reins assez solides pour l’absorber. » Les deux groupes ont relevé l’impact de l’initiative pour la première heure de parking gratuite, qui creusera le déficit budgétaire, mais ont souligné que l’augmentation des charges reflétait des réalités comme la croissance démographique, les défis liés à la transition écologique, une amélioration des conditions de travail avec la revalorisation des salaires du personnel en classe A et l’indexation salariale. Au sujet des investissements prévus, « la plupart sont une nécessité pour garantir l’accès aux services publics, la protection de l’environnement et la réduction des inégalités », a plaidé le rapporteur socialiste. Par la voix de Maurice Page, le groupe CG-PCS s’est rallié à ces arguments mais s’est avéré moins enthousiaste à propos de l’augmentation des charges du personnel. En matière d’investissements, il a invité à « prendre conscience que les années de vaches grasses sont terminées et peut-être aussi que la population en a marre du nombre infini de chantiers en ville. »
A l’issue de ces prises de position, le Conseil général a refusé, par 45 voix contre 26 et 1 abstention, la demande de renvoi du budget 2025. Après un débat sur divers amendements, le Conseil général a finalement adopté, par 45 voix contre 3 et 22 abstentions le budget amendé 2025.
Pour le maintien du bureau postal du Bourg
En outre, le Conseil général a approuvé, par 70 voix contre 0 et 1 abstention, une résolution visant à empêcher la fermeture du bureau postal du Bourg, annoncée par La Poste d’ici à 2028. Retrouvez la résolution ainsi que les documents débattus en séance et le procès-verbal sur www.ville-fribourg.ch/conseil-general/seances