Outre l’élection d’un représentant de la Ville au Conseil d’Agglomération (Christoph Allenspach, PS, qui succède à Elias Moussa, élu au Comité d’Agglomération), trois objets étaient au menu de cette séance supplémentaire du Conseil général. À savoir la présentation du bilan de mi-législature et celle du bilan intermédiaire du plan des infrastructures scolaires, ainsi qu’un message demandant l’approbation d’un crédit d’ouvrage pour la réfection d’un bâtiment de l’école de la Vignettaz.
La discussion relative au bilan de mi-législature, dont le Conseil général devait prendre acte – a permis de bien illustrer le clivage gauche-droite au sein du Conseil général. En préambule, le syndic de la Ville, Thierry Steiert, a rappelé que l’exercice du bilan à mi-parcours auquel s’était soumis le Conseil communal était en soi facultatif, mais non moins intéressant et pertinent.
Du côté du groupe PLR, dont David Krienbühl s’est fait le porte-voix, on estime que, si le bilan présenté est réjouissant sous la forme, ce n’est pas le cas du fond. Et d’accuser l’Exécutif de « faire mourir à petit feu notre capitale cantonale », en évoquant notamment une gestion des ressources inefficace et l’aspect problématique de mesures de mobilité telles que l’introduction du 30 km/h sur une majeure partie des axes routiers communaux. Désarroi partagé par le groupe UDC, au nom duquel Pascal Wicht a regretté « un bel exercice d’autosatisfaction » du Conseil communal. L’élu a ainsi listé un manque d'informations sur le projet de piscine, l’échec de la fusion du Grand Fribourg, la gestion des finances publiques, le bilinguisme ou l’avancement « dans la mauvaise direction » de la politique de mobilité.
Pour sa part, Jean-Thomas Vacher (Le Centre-PVL) a relevé que, « si l’on peut se réjouir qu’un bon nombre d’objectifs aient déjà été atteints, on constate aussi qu’un travail non négligeable reste à fournir jusqu’à la fin de la législature ». Le conseiller général a exprimé, entre autres, des craintes quant à l’avancement du projet de revitalisation de la Sarine, l’absence de mesures pour lutter contre les îlots de chaleur ou une volonté de la Ville de vouloir mener trop de chantiers à la fois.
Autre son de cloche, sans surprise, au sein du groupe des Vert·e·s. Monica Mendez a ainsi constaté « avec enthousiasme une volonté politique plus écologique dans notre ville ». L’élue cite principalement « le démarrage d’une stratégie de politique du logement, le développement du réseau cyclable et des espaces piétonniers ainsi que la mise en œuvre du 30 km/h », de même que la mise sur pied d’une politique des quartiers. Points négatifs, toutefois : l’avancement du projet de piscine, un manque d’informations relatives au renforcement de l’économie locale et à la stratégie de politique foncière, ou encore un fil rouge absent pour les projets culturels réalisés.
Pour le groupe socialiste, Sophie Delaloye a souligné trois aspects réjouissants : le développement durable (plan climat, assainissement des bâtiments et Particip), l’accent mis sur la cohésion et la cohabitation (stratégie enfance et jeunesse, espaces piétons et pistes cyclables, démarches participatives) et le lancement des grands chantiers (Bourg, Richemond). « Nous sommes impatients·es d’en voir la fin et de pouvoir en cueillir les fruits. Dans cette optique, nous remarquons avec plaisir que la révision du PAL touche à sa fin. »
Des joies et quelques regrets pour Marie-Claire Rey-Baeriswyl (CG-PCS), avec un bémol, par exemple, du côté du plan climat, qui « n’en est qu’à son tout début, malgré les ressources octroyées ». Autre point d’amélioration souhaité : « La politique des déchets de la Ville a encore un grand potentiel d’amélioration », raison pour laquelle l’élue a appelé de ses vœux l’élaboration rapide d’un nouveau règlement. Concernant les motifs de satisfaction, la conseillère générale a relevé de « nombreux points positifs », comme le fait que « la participation citoyenne devienne de plus en plus systématique », la poursuite des efforts en faveur de l’inclusion de toutes et tous ou encore la mise en œuvre du projet d’alimentation saine pour les élèves.
Second objet dont le Parlement communal devait prendre acte, le bilan intermédiaire du Plan directeur des infrastructures scolaires a lui aussi dévoilé des attentes et des positions parfois divergentes au sein de l’hémicycle. Pour Claude Schenker (Le Centre-PVL), ce bilan « nous permet de prendre conscience de la grande complexité du sujet. Mais le Conseil communal ne planifie guère ; il se contente de gérer, pragmatiquement peut-être, mais sans ambition, sans anticipation. » Les Vert·e·s, par l’intermédiaire de Josée Cattin Kuster, se réjouissent notamment des solutions trouvées « pour créer 112 places supplémentaires » dans les accueils extrascolaires (AES).
Pour Jean-Pierre Wolhauser et le PLR, les demandes de place en AES en augmentation montre une transformation de la société. Raison pour laquelle il demande à la Ville de mettre en place un horaire continu, « afin que les parents puissent concilier au mieux vie familiale et professionnelle ». Chantal Wicky Collaud (CG-PCS), pour sa part, a exprimé l’intérêt de son groupe quant à la réflexion qui va être « menée pour regrouper les écoles de l’Auge et de la Neuveville en intégrant la notion de bilinguisme ». Quant à Christoph Allenspach (PS), il a souligné avec satisfaction que « de nombreuses bases ont été créées afin de prévoir l’évolution des effectifs scolaires et de l’accueil extrascolaire ».
Feu vert à la réfection du bâtiment B de l’école de la Vignettaz
Après avoir pris acte de ces deux bilans, le Conseil général a approuvé à l’unanimité et à la suite de relativement courts échanges le seul message de la soirée soumis au vote. Le crédit d’ouvrage de 10,1 millions de francs pour l’assainissement, la rénovation et la mise aux normes du bâtiment B de l’école de la Vignettaz a ainsi passé la rampe sans encombre.