C. Rugo (PA)
Développement du postulat
Premier exemple avec anecdote
En 1819, la "TRAITE DES BLANCS" - traité de colonisation* - fut signée par le gouvernement fribourgeois et les autorités du Brésil…
Aujourd’hui, la récupération politique de nos frères belfagiens et sœurs partis d’Estavayer-le-Lac sans le sou en poche - sans poche du tout - fait l’éloge des Brésilien-ne-s vivant dans notre ville jumelle Nova Friburgo, de nos frères de sang. Sang bleu... clair qui avec fêtes, joies et sambas s’est teinté, mélangé à celui de l’Indio "Coroado Puris", de l’autochtone pour aboutir au métissage.
Ainsi ne devrait-on pas mettre un peu de brun sur notre étendard noir et blanc?
On oublie le fait historique suivant: c’est la bourgeoisie des bien-pensants, du patriarcat, des nobles familles vivant - déjà à l’époque - à la Grand-Rue (Reichengasse), qui a organisé cette migration pour parquer le plus loin possible ces miséreux. En 2020, cette même idée est toujours véhiculée dans l’inconscient collectif du Conseil communal - qui n’a de gauche que le qualitatif - et a conduit nos cinq représentant-e-s à tirer sur le canot gonflable des 50 migrants acceptés solennellement par le vote du Conseil général. Heureusement, il s’est ravisé (le verbe exact serait "s’est résolu"**) dans le "strict cadre juridique" des conventions citadines chères à notre Syndic, lui aussi émigré de Styrie ou du sud de l’Allemagne. Et à demi-mot, le Parti des artistes le félicite…: du moins sur ce sujet-là.
À titre d’information subsidiaire, nos ancêtres ont pris dans leur valise des "genilles", des pousses de pins et sapins, ainsi que notre plat national pour les exporter dans des contrées lointaines au point que: "Quando cheguei anos passados con mulher e filho em Nova Friburgo, me senti como no Lago-Nero", traduit par "lorsque je suis arrivé dans les années passées avec femme et enfant à Nova Friburgo, je me suis senti au Lac Noir"; traduit pour mon collège Altermatt: "Schwarzsee". La fondue fut de mise et le fromage exquis grâce au travail de Monsieur Martin Nicoulin et aussi de notre Conseiller général Raphaël Fessler.
2ème exemple: Le bagne australien
Je ne développerai pas ce thème pour ne pas froisser la susceptibilité des membres du Conseil. Après 22.00 heures, certains parmi nous (plus particulièrement PDC avec ou sans C) préfèrent lire les magazines en lieu et place des postulats et propositions!
Pour en venir au postulat
Être pauvre en Suisse, c’était mal vu dans le passé et cela l’est toujours aujourd’hui. La crise actuelle avec la distribution des colis de nourriture, à Genève comme à Fribourg (CHF 20’000.-, puis 40’000.- au budget: Waouh, Wahooo) a permis de mettre en lumière la situation des pauvres de notre cité, de notre patrie.
Est-ce que par après, on aurait idée de leurs présenter la facture?
C’est pourtant ce que le Canton de Fribourg fait régulièrement à ceux qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Il donne d’une main en gardant l’autre ouverte pour le remboursement ultérieur. C’est tout simplement scandaleux et humiliant pour le bénéficiaire de l’aide sociale.
Vous direz que ce n’est pas de la compétence de notre Conseil, mais cette mesure est une des conditions édictées par le service social de la Ville de Fribourg.
"Le système suisse d’aide sociale est défaillant" écrivais-je par le passé. Je complète: le système social cantonal est DÉFAILLANT ET OBSOLÈTE!
Maître des arcanes judiciaires fribourgeoises et de ses carcans, je remercie le Conseil communal de remédier à cette situation juridique et humaine scabreuse, et de travailler à corps-cœur-perdu, non seulement pour les nantis bien représentés dans notre Conseil, mais aussi pour les plus pauvres.
Ne mesure-t-on pas la richesse d’une démocratie à la défense des idées des plus humbles de ces citoyen-nes, ne fussent-ils artistes?
En conclusion et pour clarifier l’objet de ce postulat
L’Etat condamne les "bénéficiaires" d’une telle "aide" à la géhenne du surendettement perpétuel et à l’impossibilité - tant subjective qu’objective - d’entrevoir un quelconque futur.
La plupart des cantons ne comptabilisent pas l’argent octroyé par l’aide sociale en tant que dette ad eternam. Le Canton de Fribourg, notamment, fait partie de ces tristes exceptions. Merci de faire le nécessaire pour y remédier!
* J’entends déjà les refrains démocratiques chantés en comm-union par les centristes rétrogrades historiquement issus du monde agrarien et malheureusement trop représentés au sein de notre Conseil.
**"Jusqu’au XIXème siècle, la région de l’actuel Nova Friburgo était occupée par les indiens coroados puris. En 16 mai 1818, le Roi Jean VI proposa une colonisation planifiée, pour promouvoir et agrandir la civilisation au royaume du Brésil. Un décret donna l'autorisation au canton de Fribourg de fonder une colonie de cent familles suisses dans la ferme du "Morro Queimado", dans le district de Cantagalo, un endroit choisi en raison des ressemblances géographiques et climatiques avec celles de leur pays d’origine. De 1819 à 1820, la région fut colonisée par 265 familles suisses, totalisant 1'458 immigrants. Elle fut nommée par les Suisses "Nova Friburgo" (La Nouvelle-Fribourg), en hommage à la ville d’où était partie la majorité des familles".
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nova_Friburgo
Fribourg, le 16 décembre 2020