Postulat n° 156 (2021-2026) - Demande d’étudier la possibilité de verser un franc par habitant·e au soutien humanitaire en faveur des enfants de Gaza

S. Jordan (PS), R. Bassil (PS), M. Jordan (PS), G. Collaud (CG-PCS), M. Chauderna  (Vert·e·s), G. Tognola (Vert·e·s)

Développement du postulat

Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1'194 personnes, en majorité des civils, dont 37 enfants. En riposte, Israël a lancé une offensive d'envergure, tuant 37'431 personnes, majoritairement des civils, dont 14'100 enfants. La réponse israélienne aurait par ailleurs occasionné, dans la bande de Gaza, des milliers de disparu-e-s sous les décombres et 85'600 personnes blessées, dont 12'320 enfants. Sur 251 personnes israéliennes enlevées ce jour-là, 41 seraient mortes et 116 encore retenues à Gaza. Selon les estimations de l'UNICEF, un enfant est blessé ou tué toutes les dix minutes à Gaza. En suivant ce calcul, 21 enfants palestiniens sont tués ou blessés lors de chaque séance de notre Conseil général. Jusqu'à quand?

Pour les civils de Gaza, dont de nombreux blessés, la situation humanitaire est catastrophique. D'autant plus que l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) — s'est vu amputer par un certain nombre de pays de la communauté internationale dont la Suisse — d'une part importante de ses financements. Or, l'UNRWA, en tant que principale organisation humanitaire dans la bande de Gaza, est le moteur de l'opération d'aide sur place. Elle y gère des abris, distribue de la nourriture, fournit des soins et coordonne les livraisons humanitaires, dans la mesure du possible. Un rapport indépendant (le rapport Colonna), rendu en avril 2024, juge l'UNRWA "irremplaçable et indispensable pour le développement humain et économique des Palestiniens", et démontre qu'aucune preuve n'a été apportée contre l'accusation de l'implication de l'institution dans l'attaque du 7 octobre.

Avec l'UNRWA — dirigée par un Suisse — le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est l'une des seules autres organisations à pouvoir fournir une aide humanitaire à Gaza, notamment dans le domaine de la santé. Pour rappel, le mandat du CICR découle des Conventions de Genève de 1949, foulées au pied dans la région depuis le 7 octobre 2023. A l'heure où la population de Gaza est plus que jamais entièrement dépendante des dons et de l'aide des organisations humanitaires, les Nations Unies ont lancé, en avril 2024, un appel de 2,8 milliards de dollars en faveur des territoires palestiniens.

La Ville de Genève a décidé de répondre à cet appel par une aide exceptionnelle de 500 000 francs à l'UNRWA.

Près de 40'000 morts de part et d'autre dans des proportions connues depuis le 7 octobre, cela correspond environ à la population de la Ville de Fribourg. Près de 15'000 enfants tués, c'est comme si la totalité des 0 à 30 ans de Fribourg était rayée de la carte. Devant une telle situation, qui bafoue la vie, l'humanité et le droit international, comment ne pas se sentir à la fois en colère et impuissant?

Pourtant, en tant qu'individu ou collectivité publique, nous pouvons apporter une réponse. Comme Genève, la Ville de Fribourg peut agir, à son niveau. Afin d'apporter une aide à des victimes en grande détresse et de soutenir symboliquement la portée des Conventions de Genève et la tradition humanitaire de la Suisse, les auteur-e-s de ce postulat demandent au Conseil communal d'étudier la possibilité de verser - de la part de la Ville - un franc par habitant·e au soutien humanitaire à Gaza (avec une mention spéciale pour l'aide aux enfants). Dont la moitié serait accordée à l'UNRWA et l'autre au CICR.

Autres postulats