Pour sa dernière séance avant la pause estivale, le Conseil général devait se prononcer sur un crédit d'ouvrage pour l'aménagement des étages 3 et 4 du Bâtiment de police (BATPOL), suite à l'arrivée du Réseau Santé de la Sarine (RSS). BATPOL, c’est le nom donné à la surélévation de la halle des pompiers, dans le quartier Jura-Torry. Des locaux administratifs y sont prévus. Le projet initial, pour lequel le Conseil général avait approuvé un premier crédit d’étude en 2020, prévoyait deux étages destinés à la location externe. Fin 2023, le RSS proposait à la Ville de relocaliser le Service d’ambulances de la Sarine (SAS), contraint de déménager, sur le site de BATPOL. L’accueil du SAS nécessite des travaux d’aménagement, pour lesquels un nouveau crédit d’étude est nécessaire. Le nouveau projet prévoit également une adaptation aux nouveaux besoins de Services de l’administration.
La Commission financière (Cofin) « a jugé ingénieuse l’idée de regrouper sur un seul site tous les feux bleus, a déclaré sa présidente, Marine Jordan (PS). Les rentrées locatives seront certes moindres, mais il sera répondu de manière plus adéquate aux besoins des Services. »
Pour la Commission de l’édilité, son président Charles de Reyff (Le Centre) a affirmé : « Le besoin urgent auquel est confronté le RSS a nécessité de réagir vite et bien et la Ville a répondu présente. Cette situation provisoire permettra de tester grandeur nature la réalité de la présence sur un même site des services du feu et des ambulances. » Les deux commissions ont préavisé favorablement le crédit.
Si tous les groupes ont décidé d’approuver le message, ils ont également émis des critiques. « Le seul bémol de ce message est le nombre de sorties pour interventions », a déclaré pour le groupe PS Pierre-Alain Perritaz. Elles passeront de 400 par année aujourd’hui à près de 6000. « Selon le RSS, les ambulanciers·ères sont sensibiliés·es à n’utiliser les sirènes qu’en cas de nécessité, les habitants·es ne seront que peu impactés·es par le bruit. » Cette augmentation des mouvements préoccupe également le groupe PLR qui a demandé, par la voix d’Océane Gex, « une attention particulière pour garantir que les infrastructures puissent gérer cette charge de manière efficace et sécurisée ».
Rapporteur du groupe Le Centre/PVL, Claude Schenker a comparé la Ville de Fribourg à Alceste, le « gros qui mange tout le temps » des aventures du Petit Nicolas de Goscinny et Sempé. « Police locale et mobilité devaient se contenter de deux étages, on tente maintenant de justifier que ce Service en a besoin de trois. Cela démontre un appétit de glouton que nous ne pouvons cautionner. » Le groupe UDC, représenté par Johan Dick, s’est demandé « si tant d’espace était bien nécessaire » pour les Services de la Ville.
Enfin, plusieurs groupes ont demandé des précisions quant à l’avenir de la Grand-Rue 37, qui accueille, jusqu’à son déménagement prévu en 2025, le Service de la police locale et de la mobilité.
Le Conseil général a approuvé à l’unanimité ce message.
Il s’est ensuite penché sur les comptes de la Caisse de prévoyance du personnel de la Ville de Fribourg (CPPVF). Le parlement pouvait uniquement prendre acte de ce message. Pour la Cofin, Marine Jordan a rappelé que l’année 2023 avait été la première de gestion par les Retraites populaires. Ce transfert a entraîné des frais de gestion supplémentaires, qui ne se répéteront pas ces prochaines années. Syndic et vice-président de la CPPVF, Thierry Steiert a souligné que celle-ci avait clos l’exercice avec un taux de couverture de 76,1%, supérieur au taux exigé par le chemin de capitalisation (72,4%). A droite, on s’est inquiété de ce chiffre. Pour José Uldry, porte-parole du groupe UDC, « il ne laisse pas une très grande marge ». Au nom du groupe PLR, David Aebischer a appelé à « rester vigilant ». Fabienne Etter, pour le groupe Le Centre/PVL, a déclaré : « Le pourcentage de couverture à 80% ne sera atteint qu’en 2052 si l’on continue comme ça. »
Les Vert·e·s ont demandé, par la voix de François Yerly-Brault, « où sont les fameux placements durables ? » et a demandé à pouvoir consulter le rapport annuel de durabilité de la CPPVF. Ces questions ont été transmises au comité de la Caisse.