Postulat n° 111 - Demande d'étudier la possibilité de lancer le projet "Formation professionnelle au lieu de l'aide sociale"

B. Acklin Zimmermann (PLR), J.-P. Wolhauser (PLR)

Développement du postulat

Le Conseil communal est invité à faire des démarches auprès du Canton afin de lancer - avec la Ville de Fribourg - le projet " Formation professionnelle au lieu de l'aide sociale" (analogue au projet FORJAD dans le canton de Vaud) et de promouvoir l'harmonisation des bourses et de l'aide sociale.

Le taux d'aide sociale de 2,4% du canton de Fribourg est au milieu par rapport aux autres cantons de la Suisse. (cf. OFS, Statistique suisse des bénéficiaires de l’aide sociale…)

L'aide sociale en Suisse est avant tout un phénomène urbain et deux tiers des bénéficiaires de l'aide sociale vivent dans des villes grandes et moyennes. Dans le canton de Fribourg également, une grande partie des bénéficiaires de l'aide sociale réside dans la capitale du canton et son agglomération. (cf. OFS Statistique de l’aide sociale, Bénéficaires de l’aide sociale selon la taille des communes, Fribourg (FR), tab.1.3)

Comme le montrent des enquêtes statistiques récentes, le nombre de jeunes et de jeunes adultes bénéficiant de l'aide sociale est significatif (cf. OFS Statistique de l’aide sociale, Bénéficaires de l’aide sociale par classe d’âge, Fribourg (FR), tab.2.1). Selon le "Rapport de Gestion 2018" (p.234) de la ville de Fribourg, 28% des bénéficiaires ont 20-30 ans.

Environ deux tiers des jeunes bénéficiaires de l’aide sociale n'ont pas de formation professionnelle achevée (cf. Statistique de l’aide sociale, Bénéficaires de l’aide sociale selon la formation achevée, Fribourg (FR), tab.2.6). Sans formation professionnelle achevée, il est difficile pour les jeunes bénéficiaires d'échapper à l'aide sociale, dit le Président du SKOS (cf. l’interview avec Christoph Eymann, président du SKOS, dans la NZZ du 24.05.19).

Malgré une série de mesures prises par le Canton de Fribourg pour intégrer les jeunes au marché du travail (p.ex. "avenir 20-25"), il existe un potentiel d'optimisation: la Ville et le Canton de Fribourg devraient tout mettre en œuvre pour réduire à zéro le nombre de jeunes adultes bénéficiant de l'aide sociale. Ces jeunes qui dépendent de l'aide sociale ne peuvent souvent pas terminer un apprentissage si le salaire ne leur permet pas de gagner leur vie. L'aide sociale est régulièrement réduite voire annulée dès le début de la formation. Cela conduit à la constellation absurde que ces personnes ont avant l’apprentissage un revenu plus élevé que pendant l’apprentissage.

Par conséquent, le déficit entre l'aide sociale et le salaire des apprentis devrait être compensé par une bourse. Cela créerait une incitation à faire un apprentissage resp. une formation professionnelle au lieu de vivre de l'aide sociale.

Le canton de Vaud a lancé un programme intitulé "Formation professionnelle pour jeunes adultes en difficulté" (FORJAD) visant à réduire à zéro le nombre de jeunes adultes bénéficiant de l'aide sociale:  Les jeunes adultes qui n’ont pas de soutien financier de leurs parents devraient recevoir une subvention (financée par l'aide sociale) qui couvre la différence entre l'aide sociale et le salaire de l'apprentissage. Ce financement supplémentaire incite les jeunes adultes à commencer un apprentissage au lieu de recevoir de l'aide sociale. Le programme FORJAD connaît un grand succès. (http://www.nzz.ch/schweiz/lehre-statt-sozialhilfe-1.18634309)

Puisque le système d'aide sociale relève de la compétence du Canton mais que l'aide sociale est avant tout un phénomène urbain, le Conseil communal est invité à faire des démarches auprès du Canton afin de lancer - avec la Ville de Fribourg -  un projet "Apprentissage au lieu de l'aide sociale" (analogue au projet FORJAD dans le canton de Vaud) et de promouvoir l'harmonisation des bourses et de l'aide sociale.

Fribourg, le 29 mai 2019